Arpenteur-géomètre de carrière, M. Girard a ouvert le premier bureau d’arpentage de Saint-Hyacinthe. Visionnaire de nature, il a effectué plusieurs réalisations lors de son mandat de maire, notamment l’acquisition du parc Les Salines, la construction du mur de protection contre les inondations le long de la rivière Yamaska et la fusion volontaire des quatre villes de Saint-Hyacinthe, Saint-Joseph, La Providence et Douville, le 1er janvier 1976. Au cours de sa carrière, il s’est aussi impliqué dans de nombreux organismes maskoutains tels que le Club des Francs, la Chambre de commerce, l’Association des anciens du Séminaire de Saint-Hyacinthe et le Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe.
Avant que le parc Les Salines n’appartienne à la Ville, le territoire était la propriété du Séminaire de Saint-Hyacinthe où M. Girard a fait ses études secondaires et collégiales. Comme activité de fin d’année, les prêtres et les élèves allaient se balader dans les quelque 180 arpents carrés du parc à l’origine.
« Je connais cet endroit depuis mon jeune âge. Lorsque nous allions y faire des excursions, c’était l’activité de l’année que nous attendions avec impatience. Nous y allions en marchant et ça prenait deux heures. Ça passait rapidement puisque nous chantions des chansons de La Bonne Chanson en compagnie de l’Abbé Gadbois », se remémore Grégoire Girard, présent lors de la conférence.
Les négociations en vue de l’acquisition de l’espace boisé avaient été engagées au cours de l’automne 1972, alors qu’il était maire de Saint-Hyacinthe.
« C’est un événement qui est arrivé subitement. J’étais en voiture près du parc et j’ai vu des camions sortir avec une cargaison de bois. Je pensais qu’il se passait quelque chose, alors j’ai appelé le Séminaire et, en peu de temps, je lui ai mentionné que la Ville était intéressée à faire l’acquisition du boisé. Je ne voulais pas que cet endroit se fasse déboiser. J’avais l’impression que c’était une violation des lieux et que le parc devait préserver son âme », raconte-t-il.
M. Girard a eu l’assurance que la coupe du bois pouvait être interrompue et le conseil municipal a entrepris des démarches pour acquérir le territoire afin d’y aménager un parc urbain. Au départ, la Ville avait signé un bail de 40 ans. En 1995, elle est devenue propriétaire du parc Les Salines.
Les Salines aujourd’hui
Avec la construction du nouveau chalet en 2010, l’ajout de sentiers et l’aménagement de nouveaux jeux d’eau (voir autre texte), Grégoire Girard n’est pas peu fier que le parc Les Salines ait réussi à préserver sa vocation initiale. Les jeunes comme les grands peuvent y trouver leur intérêt.
« Le parc s’adapte bien au temps. Oui, il y a des usines qui se sont construites à proximité et qui peuvent engendrer du bruit et des senteurs, mais la splendeur du parc nous fait vite oublier ces inconvénients », mentionne M. Girard.
Aujourd’hui âgé de 97 ans, Grégoire Girard peut être fier de son parcours. « Je suis impressionné par tous les souvenirs évoqués. Je n’avais jamais réalisé la quantité de réalisations que j’ai faites. Toute ma vie est archivée et c’est un honneur », conclut M. Girard.
