8 février 2024 - 03:00
Fermeture de l’imprimerie TC Transcontinental de Saint-Hyacinthe
Près de 200 emplois perdus à Saint-Hyacinthe
Par: Adaée Beaulieu
L’imprimerie de TC Transcontinental à Saint-Hyacinthe stoppera définitivement les presses en avril, entraînant la mise à pied de quelque 190 employés. Photothèque | Le Courrier ©

L’imprimerie de TC Transcontinental à Saint-Hyacinthe stoppera définitivement les presses en avril, entraînant la mise à pied de quelque 190 employés. Photothèque | Le Courrier ©

L’épée de Damoclès qui pendait au-dessus de la tête des quelque 190 travailleurs de l’imprimerie TC Transcontinental de Saint-Hyacinthe s’est finalement abattue sur eux. Après avoir cherché en vain une solution, la direction n’a eu d’autre choix que d’annoncer la fermeture prochaine et définitive de cette usine spécialisée dans l’impression grande vitesse de circulaires.

Il n’y a pas d’adaptation technologique ni de conversion possible. L’entreprise a également été incapable de trouver des contrats d’impression suffisants au Canada ou aux États-Unis pour permettre la poursuite des activités, a avoué François Taschereau, vice-président communications et affaires publiques de TC Transcontinental.

La fermeture décrétée en janvier pour la fin avril leur a été communiquée lors d’une assemblée à laquelle les quelque 160 employés syndiqués et la trentaine d’employés de bureau non syndiqués avaient été conviés. Cette décision irréversible découle de la fin prochaine du Publisac, dont l’arrêt a été annoncé par TC Transcontinental l’automne dernier, en réaction au mouvement d’opposition alimenté par la Ville de Montréal et la mairesse Valérie Plante (voir autre texte ici).

La presque totalité des circulaires distribuées à la grandeur du Québec par l’intermédiaire du Publisac étant imprimée à Saint-Hyacinthe, l’avenir de l’usine ne tenait qu’à un fil depuis que la décision de remplacer le Publisac par une circulaire unique ne pouvant être imprimée sur les presses maskoutaines a été prise.

Plongés dans l’incertitude, les employés continuaient d’espérer une conclusion heureuse pour cette imprimerie qui pouvait se targuer d’être la plus ancienne du groupe. « Plusieurs y ont cru, mais la réalité nous a rattrapés, a confié au COURRIER Jean Jodoin, président du syndicat de l’imprimerie maskoutaine. La nouvelle a quand même été difficile à encaisser, même si on l’a vu venir un peu. L’employeur a quand même été transparent dans ce processus et il ne laisse pas tomber les employés. »

L’un des employés qui a accepté de se confier au COURRIER au terme de la rencontre fatidique paraissait ébranlé. « Tout le monde avait besoin de ventiler, de se vider le cœur, mais ça s’est fait dans le calme. Il n’y a pas eu d’explosion de colère. Il faut comprendre que n’est pas juste de perdre un emploi, c’est perdre aussi une famille. Certains employés voyaient leurs collègues autant sinon plus que leur propre famille. Les gens sont plus déçus, mais on se sent quand même bien accompagnés pour la suite », a confié cet employé comptant plus de 20 ans de métier.

Avant l’annonce de la fermeture, les employés avaient été convoqués par le syndicat à une assemblée générale extraordinaire le 6 décembre. Les indemnités possibles et négociées par le syndicat avec la direction advenant la fin des opérations avaient alors été approuvées à 99 %.

La convention collective prévoit des indemnités de départ calculées en fonction des années d’ancienneté. Au sommet de l’échelle, on offre le versement d’une semaine de salaire par année d’ancienneté pour les employés comptant 10 ans et plus d’expérience. Quatre salariés ont 40 ans et plus d’ancienneté, 22 entre 30 et 40 ans, 45 entre 20 et 30 ans, puis 36 entre 10 et 20 ans, a calculé le syndicat.

La firme GCRH a été mandatée pour accompagner les employés pendant un an dans le cadre de la création d’un comité de reclassement. Quant aux possibilités de transférer des employés de Saint-Hyacinthe vers les autres installations de TC Transcontinental dans la région de Montréal, elles semblent limitées à quelques postes.

Jean Jodoin prévoit maintenant qu’une vingtaine d’employés pourraient perdre leur emploi autour du 9 mars en raison de la fermeture d’une des cinq presses.

Quant au sort qui sera réservé aux installations du boulevard Casavant Ouest, le vice-président de TC Transcontinental a confirmé l’intention de TC Transcontinental de s’en départir. En 2016, cette dernière avait modernisé et agrandit cette usine au coût de 8 M$. La superficie était passée de 145 700 pi2 à 160 700 pi2. On y trouvait alors quatre lignes de productions imprimant en continu des circulaires pour plusieurs clients, dont Canadian Tire, Provigo, IGA et Pharmaprix. Tout l’équipement sera démantelé dans les prochains mois.

Dans l’immédiat, le président du syndicat se préoccupe peu de ce que lui réserve l’avenir. À 60 ans, celui qui travaille pour TC Transcontinental depuis presque 25 ans à d’autres priorités. « La seule chose qui me préoccupe actuellement, c’est le sort et la santé de mes collègues ainsi que de leur famille. »

En collaboration avec Martin Bourassa.

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